A l'instar du Chelsea-Barcelone qui se jouera mercredi, la confrontation entre le Real Madrid et Arsenal représentera l'une des grosses affiches des huitièmes de finale de la Ligue des champions ce mardi. Pourtant cette rencontre n'est en rien comparable au choc qui mettra aux prises les Blues aux Blaugrana. Les Merengue de Zidane et les Gunners de Henry n'ont plus mot à dire dans leurs championnats respectifs et cherchent davantage à briller sur la scène européenne pour donner un sens à leur triste saison.
Zidane a redonné le sourire au Real.Voilà deux ans qu'Arsenal et le Real Madrid courent après reconnaissance et gloire. Deux années passées dans l'ombre des épouvantails que sont Chelsea et Barcelone. Si les Catalans n'ont pas la marge que se sont créés leurs homologues londoniens en Premiership, les deux clubs peuvent se targuer d'avoir relégué leurs rivaux historiques à une banalité dont ils demeurent peu coutumiers. Trop inconstants cette saison pour prétendre contester l'hégémonie de leurs leaders, Arsenal et le Real accusent respectivement un retard de vingt-cinq et sept unités sur la tête du classement tandis que près des deux tiers de l'exercice sont écoulés. De quoi considérer sous un autre angle une joute continentale qui doit davantage son statut d'affiche à la renommée des deux formations plutôt qu'à la réalité du terrain.
Et pourtant, les effectifs sont de qualité, les noms floqués sur les maillots sont ronflants à souhait et certaines prestations observées tout au long de la saison ont pu enthousiasmer les foules. Rarement à leur avantage sous les feux de la Ligue des champions, les Gunners ont signé un parcours sans faute en phase de poule cette saison, quand celle-ci s'avérait être un authentique calvaire lors des éditions précédentes. Invaincus, victorieux de cinq matches sur six, les protégés d'Arsène Wenger se sont révélés souverains comme jamais face à des équipes présumées modestes mais libérées de toute pression. Un train qu'ils n'ont manifestement pas su imprimer à long terme et à l'échelle nationale, aujourd'hui égarés au cinquième rang de la Premier League.
Le Real sur un fil
Malmenés dès l'entame de la saison en Liga, les pensionnaires de la Maison blanche n'ont en revanche pas eu le privilège de s'illustrer sur le plan européen pour sauver les apparences. Humiliés d'emblée par les Lyonnais (3-0), les Madrilènes se sont qualifiés pour les huitièmes de finale de la compétition sans convaincre, concédant un ultime revers au Pirée (2-1) en conclusion de leur laborieux premier tour. Et bien que les hommes de Juan Lopez Caro semblent avoir repris des couleurs au sein de l'élite espagnole - le Real restant sur une série de six victoires en championnat – l'inconstance reste clairement de mise pour les Merengue. En, témoigne le récent naufrage subi à Saragosse en Coupe du Roi (6-1) avec un renversement étonnant au match retour (4-0)...
Un constat loin d'être anodin qui en dit long sur l'équation que doit résoudre Madrid pour retrouver de sa superbe. Zinedine Zidane, de retour en très grande forme ces dernières semaines n'est pas étranger aux résultats nettement en hausse ces dernières semaines. Un phénomène plus flagrant encore sur les bords de la Tamise où la Henry-dépendance limite fatalement les perspectives du plus français des clubs d'outre-Manche. Véritable phare sur le front de l'attaque d'Arsenal, Thierry Henry incarne à l'heure actuelle l'essentiel de la puissance de feu des Gunners. Témoin son doublé décisif inscrit contre Prague en Ligue des champions alors que les affaires londoniennes semblaient bien mal engagées, quelques minutes seulement après avoir effectué son retour de blessure.
Mardi, pour sa première visite à Santiago Bernabeu, le canonnier des Bleus s'engagera dans un duel fratricide face à Zinedine Zidane avec en tête probablement la même volonté que son compagnon de sélection : Faire honneur à ses couleurs en occultant - au-delà de la soirée si possible - l'autre choc hispano-britannique de ces huitièmes de finale, pour que cette saison ne soit pas vaine. Pas encore...